Depuis une saison et demie, la lumière, quand elle se penchait sur le côté gauche de la mêlée du CA Brive, avait plus tendance à se fixer sur Lucas Pointud.
Un focus bien légitime au vu des performances et du parcours de l'ancien Bayonnais, passé du monde amateur au maillot bleu en un temps qui frise le record avec, en prime, le premier label « tricolore » décerné à un Briviste depuis Estebanez. Pourtant, son compère Asieshvili n'a pas grand-chose à envier au futur Toulousain.

Un pilier qui s'affirme avec les Lelos
Déjà taulier de la pile gauche avant l'arrivée de « [son] copain Lucas », Karlen avait pu se frotter aux exigences du Top 14 comme celles du rugby international, s'affirmant ainsi comme un des grands espoirs de son pays et s'installant peu à peu dans ce groupe des Lelos. D'ailleurs, on ne dispute pas un match de Coupe du monde contre les All Black, qui plus est dans la peau d'un titulaire, par hasard...
Alors, quand Lucas Pointud s'est retrouvé écarté des terrains, la blessure d'Asieshvili, à la même période, est apparue pareillement à une épine grosse comme un pieu dans le pied de la mêlée corrézienne. Mais c'est surtout pour l'intéressé que cela a été le plus compliqué à gérer.
« C'était long, c'était la première fois que j'étais absent si longtemps. La dernière fois que j'ai été titulaire, c'était contre Clermont le 30 octobre. Après, je suis parti faire les tests avec la Géorgie trois semaines et je me suis blessé. J'ai regardé les garçons, Lucas qui se blessait. Mais Damien (Lavergne) et Vivien (Devisme) ont bien joué. »
Car aussi précieux soit-il dans l'effectif corrézien, Karlen fait montre d'une humilité sans faille. « Je continue de travailler tous les jours physiquement et mentalement », appuie celui qui a franchi un à un les échelons et sait faire le parallèle entre sa progression à Brive, en Top 14, et celle au sein du groupe géorgien.
Le nouveau grand frère des jeunes GéorgiensAlors qu'il entre peut-être dans la plus belle période de sa carrière, Asieshvili (30 ans en avril) mesure aussi le chemin parcouru, lui qui fut placé sous l'aile de Shvelidze à son arrivée à Brive.
« Ça fait quatre ans que je suis là. Quand je suis arrivé, j'étais jeune, et il y avait "Obé". Maintenant, ce sont Soso et Vasil les jeunes, rigole Karlen. Je comprends ce que c'est pour eux, d'arriver dans un nouveau club. »
Grand frère qui ne le revendique pas, Karlen est véritablement chez lui à Brive. Taulier au CAB, pas encore en sélection mais capable de le devenir, le pilier s'épanouit de la même manière dans les deux équipes.
« C'est la même situation, il y a beaucoup de concurrence », même si Karlen confesse ne pas aimer ce terme, trop connoté, peut-être, alors qu'il se considère l'égal de chacun de ses partenaires, que ceux-ci aient porté le maillot bleu ou qu'ils fassent leurs premières armes en Top 14.
Cet après-midi, pourtant, c'est bien lui qui va reprendre les commandes de la pile gauche. Brive ne s'en plaindra pas. Grenoble, en revanche, c'est une autre histoire...
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